© Dep74 : L. Guette
Au nombre de 45 et répartis sur tout le territoire, les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) jouent un rôle important, en contact direct avec les personnes isolées et fragiles. Les aides à domicile continuent, au-delà des services rendus (ménage, courses, repas), d’apporter du lien social, particulièrement en milieu rural. Exemple avec l’ADMR.
Dans leur grande majorité, les plans d’aide Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et Prestation de compensation du handicap (PCH), réalisés par les travailleurs sociaux du Département pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées en perte d’autonomie, préconisent des heures d’aide-ménagère à domicile. "Le Département prescrit et finance 85 % de nos interventions", confirme Bertrand Chappaz, président de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural) du Parmelan et trésorier de la Fédération ADMR de Haute-Savoie.
"Par manque de personnel, on ne peut toutefois pas réaliser l’ensemble des interventions prévues par le plan d’aide et on doit prioriser les besoins", déplore-t-il, pointant ainsi la difficulté à recruter du secteur.
"Notre métier s’est professionnalisé, les salaires des personnes diplômées ont été revalorisés et la pénibilité du travail est aujourd’hui moindre grâce à l’évolution du matériel", assure Bertrand Chappaz.
Si l’ensemble de la Haute-Savoie peine à trouver des candidats à l’embauche, la situation est encore plus critique sur les territoires proches de la Suisse ou en zone de montagne (vallée d’Abondance, La Clusaz, Le Grand-Bornand).
"C’est dommage, car il s’agit d’un métier qui apporte beaucoup de satisfactions d’un point de vue humain. Les salariés qualifiés et expérimentés sont très recherchés, néanmoins nous assurons la formation de toutes nos recrues. Tous les profils (âge, sexe, expérience professionnelle) sont bienvenus", conclut le président. Tout le secteur de l’aide à domicile recrute. Pour l’ADMR, une centaine de postes est à pourvoir en Haute-Savoie.
J’interviens depuis 22 ans auprès de personnes âgées souffrant de pathologies lourdes (maladie d’Alzheimer et autres troubles cognitifs apparentés), ou de personnes plus jeunes souffrant de maladies chroniques handicapantes (sclérose en plaques, AVC…). Ce sont souvent des personnes très isolées, pour qui je suis le seul contact avec l’extérieur. C’est un métier profondément humain qui consiste à accompagner les personnes dépendantes dans toutes les tâches du quotidien : lever et coucher, toilette, habillage, aide aux repas, entretien du lieu de vie… Je me rends parfois 3 ou 4 fois par jour chez la même personne ! Une des plus grandes qualités à posséder pour exercer est l’adaptabilité : on passe sans cesse d’un profil à un autre, d’un environnement à un autre. Il faut aussi faire preuve d’écoute, de bienveillance, de patience et de discrétion, car on pénètre dans l’intimité des gens. Cet engagement apporte aux personnes aidées du bien-être, du réconfort. On se sent comme un rayon de soleil lorsqu’on parvient à égayer leur quotidien. On se sent utile en apportant du soulagement et on est quelquefois remercié par un gentil mot.
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