Protéger l'enfance en danger

Mon rôle est d’aider les familles à surmonter les difficultés qui mettent en péril la santé, la moralité, la scolarité et la sécurité des enfants. Quand un de ces aspects de la vie de l’enfant est compromis, une mesure éducative judiciaire (AEMO) ou administrative (AED) peut être mise en place. C’est à ce stade que j’interviens auprès des familles pour les aider à atteindre les objectifs fixés par ces mesures. Il s’agit de prévenir le placement des enfants en établissement ou famille d’accueil et d’éviter de séparer les familles. Contrairement aux idées reçues, la plupart des familles que j’accompagne ne sont pas des familles en grande précarité sociale ! La problématique la plus souvent rencontrée est liée aux conflits de couples, aux séparations qui se passent mal… Il faut donc avant tout restaurer la communication parentale et la relation parents-enfants. Favoriser les expériences positives, comme partager une activité extérieure (un spectacle, un musée) peut par exemple y aider. Malgré l’importante charge mentale qu’il impose, j’aime profondément mon métier, je permets à des situations difficiles de se décanter, c’est gratifiant et je me sens vraiment utile !

J’accompagne les équipes de travailleurs sociaux et leur apporte un éclairage sur la dimension psychique des enfants qu’elles suivent dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance. Elles ont affaire à un public difficile, avec des problématiques familiales souvent complexes. Je leur apporte un regard distancié, neutre et objectif sur les situations auxquelles elles sont confrontées (négligence, violences physiques et/ou psychiques),
afin que les décisions prises soient toujours adaptées aux besoins de l’enfant. J’ai un rôle de garde-fou. C’est un métier humain, utile et valorisant. Nous sommes deux psychologues ici. Nous veillons indirectement sur près de 1 000 enfants, en nous assurant qu’ils aillent bien,
en les aidant à grandir et à s’épanouir dans de bonnes conditions.

J’interviens auprès des familles au titre de la protection de l’enfance dans le cadre de la mise en place d’une AEMO, mesure judiciaire ordonnée par le juge des enfants, ou d’une AED, mesure administrative proposée par le Conseil départemental avec l’accord des parents. Mon rôle est d’aider les familles à atteindre les objectifs fixés par ces mesures : je suis là pour les accompagner, non pour les juger. Il s’agit de les aider à apaiser la situation afin que l’enfant ne soit plus en risque de danger dans sa propre famille. J’assure un accompagnement auprès des enfants, mais également auprès des parents. Je conduis notamment un travail éducatif visant à conforter, restaurer et développer leurs compétences parentales. Certains parents ont subi des traumatismes importants au cours de leur vie ou sont très en difficulté avec leurs enfants. Il est nécessaire de prendre un temps d’échange et d’écoute pour apprendre à se connaître et établir un lien de confiance. Ces rencontres humaines et la diversité des situations que je rencontre m’enrichissent au quotidien. C’est une grande satisfaction pour moi de soutenir les gens quand ils en ont le plus besoin et de construire une relation d’aide avec eux.

Mon métier consiste à accompagner les ménages en précarité sociale dans la gestion de leur budget : je les aide à mieux faire leurs courses, regrouper leurs contrats d’assurance, optimiser leur consommation d’énergie… Je suis confrontée à tous profils ou problématiques sociales : personnes âgées, en situation de handicap, avec des addictions, en difficulté d’insertion, victimes de violences… Je les oriente vers des spécialistes ou vers une mesure d’accompagnement social liée au logement par exemple… Il faut faire preuve d’une grande capacité d’adaptation pour faire face à des situations très diverses, être doté d’un sens aigu de l’écoute et souvent s’armer de patience : établir la relation de confiance peut prendre du temps ! Mais c’est une telle satisfaction quand la situation de la famille que l’on accompagne évolue favorablement ! J’aime infiniment mon métier, mais nous sommes chaque jour en première ligne, au contact des gens les plus en précarité.