Culture et patrimoine

Plateau des Glières et site de Morette

Plateau des Glieres soldats

Fonds de l'Association des Glières (269 J 59) - Mars 1944, prise d’armes du capitaine Anjot   -   © Dep74

Lieux emblématiques de la Résistance en Haute-Savoie, le plateau des Glières et le site de Morette à La Balme-de-Thuy, animés et entretenus par le Département, se visitent en complémentarité. Citoyenneté, mémoire et transmission des valeurs républicaines sont ici au cœur de l’action du Département.

Plateau des Glières

© Dep74 - L. Guette

Choisi comme terrain de parachutage par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, le plateau des Glières est un alpage où vivent à l’année une vingtaine d’habitants. Il abrite jusqu’à 465 maquisards, de janvier à mars 1944, sous le commandement du lieutenant Tom Morel, puis du capitaine Maurice Anjot.

Montés au plateau pour réceptionner des armes destinées aux maquis de Haute-Savoie, ils font face à l’attaque conjointe et massive des forces de Vichy et de la Wehrmacht le 26 mars 1944. 129 maquisards et 20 habitants y laissent la vie, tués au combat, fusillés ou déportés. La plupart d’entre eux reposent à la Nécropole nationale des Glières.

Pour mémoire - passant, souviens-toi

Avec ses 15 m de hauteur, 4 m de large et 21 m de long, et son disque de 65 tonnes, le tout en béton armé, le Monument national à la Résistance, conçu par le sculpteur français Émile Gilioli (1911-1977) est un symbole d’espérance. C’est aussi une œuvre d’art totale : la sculpture Les Pleureuses marque l’accès à la plate-forme du monument, le mât indique le premier lieu d’inhumation de Tom Morel, et un espace intérieur dans le Monument invite à la méditation.

Inscrit monument historique en 2020, il est inauguré par André Malraux le 2 septembre 1973 à l’issue d’un concours national dont le jury est formé de 4 membres de l’Association des Glières et de 5 personnalités du monde de l’art.

C'est à voir aux alentours…

Marchez dans les pas des Résistants sur le sentier historique de l'Ultimatum, balisé dans le cadre du PDIPR*. Vous traverserez une vallée encaissée avant d’aboutir sur le plateau et de terminer au pied du Monument (durée : 6 h 20 aller-retour ; dénivelé : 841 m).
Profitez de votre halte à Morette pour parcourir l’Espace Naturel Sensible de la plaine alluviale du Fier, propriété départementale. Ce site est
caractéristique des fonds de vallées alpines. Le lit de la rivière, “à tresses”, où les eaux de la rivière s’épanchent lors des crues permet de stocker des sédiments et d’abriter de nombreux oiseaux qui peuvent y faire leurs nids. Soyez discrets en vous promenant, sinon, vous ne les verrez pas…

Où sommes-nous ?

Dans le massif des Bornes, le plateau calcaire des Glières s’étend sur les communes nouvelles de Glières-Val-de-Borne et Fillière. "Glières"
indique la présence de terrains de graviers, sablonneux, souvent inondés. Aujourd’hui, c’est toujours un alpage exploité depuis des siècles, un lieu de pratiques sportives, mais aussi un Espace Naturel Sensible, propriété du Département de la Haute-Savoie.

Nécropole Nationale Morette

La Nécropole nationale des Glières a bénéficié d’une restauration en 2018.  -  © Dep74

Morette, haut lieu de mémoire

Entre Thônes et La Balme-de-Thuy, le site est dédié au souvenir de la Résistance, autour de la Nécropole nationale des Glières, créée dès avril 1944 pour inhumer 105 résistants morts au combat, et devenue nécropole nationale en 1984. Le musée départemental de la Résistance a été créé en 1964 par les rescapés des Glières dans un chalet d'alpage du XVIIIe siècle, déplacé du Grand-Bornand. Il est dédié à l'histoire de
la Haute-Savoie durant la Seconde Guerre mondiale. Les collections exposées racontent le maquis des Glières et la libération du département, le seul à s’être libéré par ses propres forces. Implanté sur le même site, le Mémorial départemental de la Déportation a été fondé par l'Association des Déportés, Internés et Familles de la Haute-Savoie (UNADIF). Il retrace l'histoire de la déportation des résistants haut-savoyards et présente des témoignages sur l'univers concentrationnaire.

La Nécropole des Glières, le monument national et le musée de la Résistance ont été créés par les rescapés des Glières en souvenir de leurs compagnons d'armes. Les sites ont été cédés au Département de la Haute-Savoie sous réserve que ce dernier pérennise justement le travail de mémoire qui avait été initié, et je dois dire qu'il le fait très bien. Le Département continue de protéger les sites et les ouvre de belle manière au public. C'est toujours un moment fort lorsque des jeunes visitent la nécropole et découvrent l'âge des combattants qui y reposent…un âge finalement assez proche du leur, ce qui favorise l’appropriation. C'est également tout un travail autour de la citoyenneté et de la transmission des valeurs républicaines qui est mené. Aux côtés du Département, nous défendons “l'esprit des Glières” !

Gérard Métral Président de "l'Association des Glières, pour la mémoire de la Résistance"