Environnement

Lutter face au changement climatique

Glacier

Glacier de Tré-la-tête en automne ©Geoffrey Garcel

Dans les Alpes, la température a augmenté de 2°C entre la fin du XIXe siècle et le début du XXIe siècle, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. Une évolution qui impacte les milieux naturels... et sur laquelle il est possible d’agir !

Pour atténuer les effets du changement climatique sur la faune et la flore, il faut aider les espèces à devenir plus résilientes : leur garantir la possibilité d’accéder à de nouvelles aires de reproduction, de repos, de nourrissage, d’habitat pour ne pas disparaître. Pour favoriser l’adaptation de la faune, le maintien de corridors écologiques (couloirs de déplacement des espèces) est crucial. Le Département accompagne par exemple la création de crapauducs et l’aménagement de cours d’eau pour permettre la continuité piscicole. Côté flore, on peut aider les forêts à s’adapter en plantant des espèces plus résistantes aux températures plus élevées pour garantir à long terme le maintien de la filière bois. Des expérimentations sont menées dans 8 communes du Bas-Chablais, où il a été planté du pin de Salzmann, moins sensible à la sécheresse, du chêne pubescent, sessile, du mélèze…
Cependant, l’introduction de nouvelles essences doit se faire avec prudence au risque de développer des essences exotiques qui ne pourraient pas accueillir la biodiversité locale (oiseaux, insectes...). 

Avec le glaciologue, Luc Moreau,
nous suivons le glacier de Tré-la-Tête,
situé dans la Réserve naturelle des
Contamines-Montjoie. La hauteur de
neige accumulée pendant l’hiver et la
fonte estivale à la surface sont mesurées
chaque année pour évaluer l’état de
santé du glacier. Dans le contexte de
réchauffement global extrêmement
inquiétant, Tré-la-Tête - 4e plus grand
glacier de France - a perdu environ
13 % de son volume entre 2014 et 2020,
soit l’équivalent en eau de près de
15 000 piscines olympiques. Connaître et
protéger les glaciers est extrêmement
important : ils influencent le climat global,
le niveau des océans, les ressources
d’eau douce, les risques naturels (laves
torrentielles, écroulements, glissements
de terrains, tempêtes côtières)
ou la biodiversité.

Jean-Baptiste Bosson Glaciologue pour le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie (ASTERS)

Le Département soutient les programmes du CREA*

• "Phenoclim" est un programme scientifique et pédagogique qui invite le public à mesurer l’impact du changement climatique sur la faune et la flore en montagne.
• Le programme "AdaPT Mont-Blanc" développe des scenarios d’évolution des paysages sur le massif du Mont-Blanc en fonction du changement climatique.
Si la tendance actuelle se poursuivait, la température dans le massif du Mont-Blanc pourrait augmenter de 2°C à l’horizon 2050 et de 5°C d’ici 2100, avec pour conséquence la disparition du glacier d’Argentière en 2080 et de la Mer de Glace en 2100.


* Centre de recherches sur les écosystèmes d’altitude