Tourisme

Les remontées restent à l’arrêt !

Front de neige de la station de Bernex en Haute-Savoie

Les remontées mécaniques à l'arrêt dans la station de Bernex. © Dep74 - D. Inart-Giry 

C’est officiel : les remontées mécaniques ne rouvriront pas début février. La mobilisation des élus locaux et des professionnels de la montagne n’aura pas suffi. Cette décision met en péril toute une filière économique et saborde la vie d’un territoire.

Malgré l’amélioration des indicateurs sanitaires (le taux d’incidence est passé de 196 à 179 entre le 7 et le 16 janvier en Haute-Savoie et de 180 à 158 en Savoie) et la mobilisation des acteurs de la montagne, le Gouvernement confirme ce jour sa décision de ne pas ouvrir les remontées mécaniques le 1er février, et probablement pas durant le mois de février.

Pour Christian Monteil, Président du Département de la Haute-Savoie et du Conseil Savoie Mont Blanc, comme pour la plupart des acteurs de la montagne, cette décision a été prise sans réelle concertation, sans la moindre volonté de trouver des solutions particulières et adaptées, permettant d’ouvrir les domaines skiables tout en respectant les consignes sanitaires. Tous plaidaient pour une prise en compte des enjeux directs pour la filière montagne et indirects pour toute les filières associées (commerce, alimentation, sport…). Tous avaient démontré leur mobilisation et leur capacité à adapter l’organisation de l’activité ski au contexte sanitaire. Si l’État sait pouvoir s’appuyer sur les préfectures et les élus locaux pour organiser la campagne de vaccination, il devrait en être de même pour intégrer un protocole sanitaire viable dans les stations de ski et décider localement des modalités d’ouverture des remontées mécaniques...

Il serait logique de considérer les remontées mécaniques comme des moyens de transport disposant des mêmes contraintes sanitaires que les avions, les trains, les bus ou le métro. D’autant plus que les téléskis et les télésièges sont à l’air libre ! Quant aux télécabines, il suffirait d’en réduire la jauge et d’y imposer le port du masque. Il n’y a aucune différence avec les navettes qui circulent aujourd’hui dans les stations ou avec les bus en service partout en France.

De plus, avec la fermeture des bars et restaurants, le couvre-feu à 18h et le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières, la fréquentation des stations sera plus faible et plus locale. Les risques de propagation du virus en seront encore diminués.

La volonté d’autoriser cette activité de plein air ne mésestime pas l’immense travail réalisé par les soignants. À ce stade de l’épidémie et compte tenu des moyens déployés depuis un an dans les structures médicales, l’ouverture des domaines skiables ne conduirait pas à une saturation des hôpitaux et des services de réanimation telle que nous l’avons connue au printemps 2020.

Enfin, la montée en puissance de la campagne de vaccination sur le territoire devrait être de nature à rassurer la population sur la capacité à endiguer la propagation du virus dans les mois qui viennent.

Pour toutes ces raisons, le Département réaffirme son soutien aux acteurs de la montagne qui étaient prêts et avaient déjà tout mis en œuvre pour que les skieurs alpins puissent profiter des montagnes de Haute-Savoie, au même titre que les amateurs des domaines nordiques, de randonnées et de raquettes.

Il est encore temps d’entendre l’écho des montagnes et de revoir une décision si dommageable pour notre territoire.

En Savoie Mont Blanc

Depuis le début de la saison 2020-2021, déjà 2 milliards d’euros de pertes de retombées économiques à l’échelle de Savoie Mont Blanc. Avec la fermeture des remontées mécaniques pendant les vacances de février, ce serait plus de 4 milliards d’euros qui seraient définitivement perdus.

À ce jour, le taux de réservation est de 50 % sur les 4 semaines de février, en retrait de 35 %. Un chiffre qui s’effondrera de manière quasi instantanée avec la confirmation du maintien de la fermeture des domaines skiables.

200 000 professionnels de la montagne sont directement touchés par cette décision.

41,1 millions de nuitées sont réalisées l’hiver. Les vacances de février représentent traditionnellement 35 % de ces nuitées

Après Paris, Savoie Mont Blanc est la 2e destination en nombre d’emplois touristique.

Réaction d'Antoine Dénériaz, champion olympique et entrepreneur haut-savoyard, et Guillaume Maurel, Directeur de Haute-Savoie Nordic. Mercredi 20 janvier matin sur France Info, avant les annonces gouvernementales.