Environnement

Connaître et préserver la nature

Des membres de la Ligue de Protection des Oiseaux suivent la migration des oiseaux à Fort l'Écluse.

Suivi de migration à Fort l’Écluse par un groupe LPO. © Thibault Goutin

Avec ses 2 400 espèces floristiques et ses 508 habitats naturels identifiés, la Haute-Savoie présente une variété de milieux naturels et d’espèces remarquables, des plus riches de France. 

Elle abrite la plus grande surface de réserves naturelles de France (plus de 20 000 ha) et les espaces protégés représentent presque un quart de son territoire sur lequel on trouve de nombreuses espèces menacées, dont certaines ne sont répertoriées qu’en Haute-Savoie, comme le pic tridactyle (petit oiseau à trois doigts) ou la salamandre noire. Cela s’explique notamment par la diversité des habitats (zones humides, prairies sèches, alpages, forêts, falaises, rivières, lacs...), la variation de l’altitude (de 300 à 4 800 m) et la géologie des sols.

Le Département, conscient de sa responsabilité en matière de préservation de cette richesse naturelle, s’est engagé auprès de partenaires naturalistes pour améliorer la connaissance des espèces et des milieux et adapter la gestion des espaces naturels. Des plans départementaux d’action ont ainsi été élaborés pour mener des politiques de préservation efficaces et concertées (Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles, Contrats de Territoires Espaces Naturels Sensibles).

Un suivi des oiseaux migrateurs est réalisé depuis les années 1960 sur le site du défilé de l’Écluse, avec le soutien du Département. On y observe sur le long terme des espèces comme le Milan royal, les cigognes noires et blanches, ou la buse variable... Il faut des années pour dégager des tendances significatives sur les effectifs de populations, la reproduction, les
évolutions des dates de passage des espèces… d’autant qu’il faut croiser nos données avec celles d’autres sites européens pour obtenir un traçage fiable. Globalement, le changement
climatique impacte la migration des oiseaux. Par exemple, les cigognes font moins de chemin pour trouver des conditions d’hivernage favorables.

Anne Dejean Directrice de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)

Des espèces uniques à protéger

Tête de Gypaète barbu

Gypaète barbu. © Frank Miramand

Tétras lyre

Tétras lyre. © Violaine Guilloux

Le gypaète barbu, grand vautour disparu, a fait l’objet d’un plan de réintroduction en Haute-Savoie. L’association ASTERS Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie accueille en vallée de l’Arve le seul centre d’élevage français. Le tétras lyre, espèce d’altitude, est fragilisé par les activités humaines, surtout en hiver. Sortir des pistes et sentiers balisés provoque des dérangements, source de mortalité. Pour préserver l’espèce, ASTERS et la fédération des chasseurs ont mené, dans le cadre du CTENS du Pays du Mont-Blanc, une identification et mise en défens des zones les plus sensibles.

L'inventaire départemental des zones humides : un outil d’alerte au service des collectivités

La préservation des zones humides, essentielles au maintien des équilibres écologiques, passe par leur connaissance. En Haute-Savoie, un inventaire a été réalisé fin des années 90. Il fait l’objet d’actualisations régulières financées par le Département. C’est un outil d’information pour les communes sur la présence de zones humides sur leurs territoires, afin
de les inciter à les intégrer dans leurs Plans Locaux d’Urbanisme et éviter leur destruction.